Le dernier film de Laurent Firode, Histoires ordinaires et extraordinaires, se termine par cette question en voix off : « Et vous, quelle est votre histoire ? »
Dans ce petit bijou d’1h23, onze personnages, inscrits à un stage d’écriture, cherchent une histoire à raconter, réelle ou imaginaire, ordinaire ou extraordinaire, la leur ou celle des autres.
Et pourtant, toutes ces histoires finissent par être extraordinaires. Parce qu’elles sont profondément humaines : drôles, tragiques, fragiles, fortes, provocatrices… parfois tout cela à la fois.
Quand le cinéma résonne avec la thérapie
En regardant le film, j’ai pensé à mon travail de psychothérapeute de couples.
Dans l’approche RE® (Relationship Enhancement), enseignée aux couples comme aux groupes, le tout premier exercice proposé est celui de la petite histoire :
Racontez un souvenir, une scène du quotidien, un moment de vie chargé d’un peu d’émotion, agréable ou désagréable. Enfant ou adulte, hier matin ou il y a trente ans. Quelques phrases suffisent.
Ce n’est pas un grand traumatisme que l’on raconte. Ce n’est pas le moment pour les grandes blessures. Mais une petite histoire, simple, humaine.
Une « petite » histoire… qui n’est jamais petite
Pourquoi cet exercice ? Parce qu’il sert de prétexte à l’empathie.
Le partenaire (ou le groupe) peut écouter, accueillir, répondre avec chaleur. Et l’autre peut expérimenter la puissance de l’empathie : pas seulement dans sa tête, mais dans son cœur et dans son corps.
Avec le temps, je me rends compte que ces histoires dites « petites » sont toujours grandes, parce qu’elles révèlent notre humanité.
– Un souvenir de chocolats fondus comme seul cadeau de Noël.
– Une bataille d’oreillers mémorable entre cousins.
– Un train pris de justesse.
Souvent, c’est la première fois que ces histoires sont racontées à voix haute. Et quelque chose se transforme : un sourire, une émotion, parfois des larmes. L’intimité se crée, les conjoints se découvrent autrement… et moi qui écoute, je suis aussi touchée.
C’est un moment rare, fondateur, qui ouvre la suite du chemin thérapeutique.
Alors merci Laurent Firode, pour ce précieux film.
Merci Bernard et Louise Guerney, créateurs de la méthode RE® (et de la thérapie filiale).
Merci Nicole et France Sarradon, qui me l’ont transmise avec tant de générosité.
Et pardon de vous mettre tous dans la même phrase, Laurent, Nicole, Bernard, Louise et France. Vous ne vous connaissez pas… encore.
Et vous qui me lisez, quelle est votre « petite » histoire ?
Si vous n’avez pas encore vu le film, courez le voir !
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Si vous souhaitez en savoir plus sur la méthode RE®, participer à un stage pour vous-même ou suivre la formation pour devenir praticien auprès des couples ou thérapeute d’enfants par le jeu :
🔗 Institut de la Relation